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Le
Château de Langeais, situé en
Indre-et-Loire, était au départ une forteresse médiévale édifiée à la fin du
Xe siècle par
Foulques Nerra, sur un promontoire rocheux surplombant le val de
Loire. Sous la domination de la dynastie anglaise des
Plantagenêts, le château est agrandi par Richard Coeur de Lion. Philippe Auguste le reconquiert en
1206, puis il est détruit par les Anglais lors de la
Guerre de Cent Ans. Du bâtiment de cette époque subsiste une façade de la tour principale, appelée "donjon de Foulques Nerra". Il est actuellement considéré comme étant la plus ancienne forteresse en pierre construite sur le sol français. En
1465,
Louis XI ordonne la reconstruction du château, en contrebas des vestiges de l'ancien édifice ; les travaux seront menés sous la direction de
Jean Bourré, trésorier de France et ami du roi. Le château de Langeais sera achevé en
1469. Très bien conservé et peu remanié, il est un bel exemple d'architecture de la fin de la période médiévale, caractérisé par son pont levis, ses hautes toitures, ses
Mâchicoulis, son chemin de ronde et ses cheminées monumentales finement sculptées ; Langeais est en fait à la charnière entre Moyen-Âge et Renaissance, sa façade ouest, côté jardin, offrant un tout autre visage, marqué par des décorations de type renaissance.
L'évènement le plus marquant de la vie du château est le mariage royal de Charles VIII avec Anne de Bretagne, célébré le 6 décembre 1491 à 7 heures du matin. La jeune duchesse n'avait alors que 14 ans et son mariage signe la fin de l'indépendance du Duché de Bretagne. La scène du mariage a été reconstituée pour la visite par le sculpteur Daniel Druet avec des mannequins de cire et un son et lumière.
Jusqu'au règne de Louis XIII, le domaine de Langeais reste la propriété de la couronne de France, qui le donne parfois à titre d'indemnisation ou de récompense. Il appartient ensuite à différentes familles, jusqu'à son acquisition en 1886 par l'homme d'affaires Jean Jacques Siegfried, qui le restaure et le meuble avant de le donner à l'Institut de France le 22 mars 1904 (acte Colin-Langeais).
Première rédaction des Coustumes et stilles de Touraine.
Coustumes et usaiges du pays et duché de Touraine des ressors et exemptions d'Anjou et du Maine rédigés et mis par escript en la ville de Langès par nous Baudet Berthelot, conseiller du Roy nostre Sire, lieutenant général de monseigneur le baillif de Touraine des ressors et exempcions d'Anjou et du Maine, commissaire du Roy en ceste partie par l'oppinion, advis, conseil et délibéracion de honorables hommes et saignes Pierre Godeau, conseiller dud. seigneur et lieutenant de mond. seigneur le bailly au siège de Tours, et maistre Jehan Avandeau, lieutenant au siège de Chinon, René Dreux, procureur dud. seigneur et Jeahn Dargouges, conseiller et advocat dud. seigneur oud. bailliage, Jehan Loppin, Nicole Chauvet, Mathurin Burges, François Bernard, Jehan Pasteau, Jehan Pélieu le jeune, licenciés en loix, et Guillaume Papuiseau, conseillers et advocats oud. bailliage, esleuz par les procureurs des prélas, chapitres, couvents des églises, barons, habitans des villes. Les seigneurs chastellains et aultres seigneurs dud. pays, duchié et baillage de Touraine à ce appelés pour assister, oppiner, adviser, conseiller pour faire rédiger et mettre par escripts lesd. coustumes et usaiges en obéissant aux injunctions et commandemens faiz par le Roy nostre Sire ou pénultième article de ses ordonnances naguères décrétées et publiées par luy aux Montils lès Tours . . Les présens coustumes et stilles ont esté concluz et arrestés en la ville de Langès, et signés des seigns manuelz de nous lieutenant général dessusd. et des conseillers cy dessoubz nommés le XIIIe jour de mars l'an mil IIIC LX. Ainsi signés par nous, B. Berthelot, P. Godeau, J. Avandeau, J. Dargouges, R. Dreulx, J. Loppin, N. Chauvet, F. Benard, M. Burges, J. Benard, J. Pasteau, G. Papuiseau, J. Pelieu, de Brion, esleu de Tours, G. Barbier, receveur de Chinon, présent, G. Faineau aussi présent. Et ont esté ces présens coustumes et stilles corrigez et collacionnés sur l'original en la ville de Tours (Bibliothèque Municipale de Tours, fond Taschereau, n° 133).
Ce texte reste imprécis sur le lieu de la conférence de ces 16 juristes qui rédigèrent la 1re coutume de Touraine en 1460. Le lieu le plus naturel est certainement le palais royal où le lieutenant de Langeais rendait la justice au nom du Roi. Son site reste naturellement inconnu, puisque le château actuel n'existait pas, même si, depuis, les textes indiquent que dès le XVIe s., les séances se tenaient dans une salle du rez-de-chaussée du château, au Sud de la porte d'entrée.
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